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  • R. Raj

La pandémie marque l'histoire par un avant et un après - Deuxième partie

L’exode urbain et la fonction anticipatrice des néo-ruraux, les extra-urbains


Une tendance inversée en faveur du milieu rural

Une grande majorité des maires des communes rurales reconnait les installations durables de citadins à la campagne comme un véritable fait de société. Au cours des dix dernières années ils ont été approchés par des citadins susceptibles de s'installer sur leurs communes, principalement des personnes travaillant dans une ville proche.


La tendance chiffre 100 000 citadins qui choisissent chaque année de quitter leur ville pour s’installer dans les territoires ruraux. Le néorural se distingue principalement par sa jeunesse et par son appartenance à des catégories socioprofessionnelles modestes indépendantes, qui auront demain une participation significative à la croissance naturelle. Les citadins actifs ayant franchi le pas et s'étant installés dans une commune rurale représentaient 4,2 % de la population française des plus de 15 ans, soit 2 millions de personnes en 2003, et n'ont cessé d’augmenter depuis. Aujourd’hui, en chaque travailleur de la ville, ou presque, sommeille l’espoir de se mettre au vert en travaillant à distance grâce à Internet ou en effectuant des trajets rapides vers la ville. (Sources : Ipsos et Cairn)


Au Canada, l’analyse des données permet de constater les signes de tendances émergentes : les bilans migratoires des principaux pôles urbains enregistrent des pertes croissantes alors que ceux de plusieurs régions, jusqu’alors négatifs, s’atténuent et sont même renversés, principalement depuis 2010. Ainsi, Montréal a perdu 150 177 personnes dans ses échanges interrégionaux entre 2010- 2011 et 2017-2018, dont 23 663 pour la seule année 2017-2018. Ce mouvement prend la forme d’un véritable exode urbain, à la recherche d’un mode de vie plus sain, plus proche de la nature, plus convivial et solidaire, les paysages naturels, les forêts, l’air frais et la quiétude, voire le silence – autant d’éléments qui ont disparu dans les métropoles. (Sources : Institut Statistique Québec)


L’éveil d’une renaissance


Les petites et moyennes villes ainsi que la ruralité deviennent dans le contexte actuel une alternative enviable aux grandes villes. Longtemps terres d’exode, plusieurs régions deviennent des terres d’accueil et laissent entrevoir des perspectives d’avenir qui devraient recevoir une attention plus grande de la part des chercheurs et des décideurs publics. Dans certains pays, le mouvement est encore récent, mais tout indique qu’il y a une tendance croissante à l’échelle mondiale dans les années à venir.


Les bilans migratoires ne compensent pas encore les déficits de la croissance naturelle mais ils sont porteurs d’un élan qui permet l’optimisme. Il faut voir et entendre les initiatives et les expérimentations actuellement en cours dans les petites villes et villages en région pour se convaincre des nouveaux dynamismes qui émergent un peu partout. Après des décennies de torpeur, les régions renaissent. Ces nouveaux lieux de vie, de création, et de production sont choisis par des familles, des travailleurs et des entreprises parce qu’ils sont enviables et viables. Il y a désormais une alternative à la grande ville.


« Les uns fuient le stress. Les autres se plaignent du manque de confort. D’autres encore ne peuvent plus supporter le coût de la vie citadine. Quels que soient leurs motifs, les urbains sont de plus en plus nombreux à fuir la métropolisation pour s’installer à la campagne. Et demain, grâce à la révolution numérique, la grande famille des néo-ruraux pourrait encore s’élargir. » (Jean-Yves Pineau, directeur du collectif Ville Campagne)


Les enquêtes montrent que les néo-ruraux ont les motivations suivantes :

- bénéficier d'une meilleure qualité de vie, plus tranquille, confortable et épanouissante (95 %),

- prendre un nouveau départ (38 %),

- retrouver ses racines familiales (25 %),

- vivre dans une région que l'on aime (24 %),

- participer au renouvellement et développement du milieu rural (14 %),

- convictions écologiques et idéologiques,

- faire des économies,

- porter d'un projet économique (ou ayant leur propre idée de travail),

- s’offrir plus de libertés et de possibilités à tout niveau.

L’arrivée de ces ex-citadins dans les campagnes a permis de relancer la croissance démographique et économique des territoires ruraux. On s’est aperçu qu’il y a aujourd’hui deux moteurs de développement en France : l’économie dite productive comme l’agriculture et l’industrie, et puis l’économie résidentielle ou présentielle (« néorésidents »). De nombreux territoires ruraux ont effectivement profité du renouveau du tourisme ou de la consommation locale pour éviter de sombrer. Certains représentent d’ailleurs une vraie mine d’or et leur potentiel est encore insuffisamment valorisé.

Nous sommes convaincues qu’il ne faut pas sous-estimer le nouvel horizon que représente la Transition Intégrale (l’adaptation économique et sociale aux changements climatiques) qui, combinée à la dématérialisation de l’économie et à la révolution numérique, stimule des changements dans nos modes de vie et nos façons d’habiter l’espace.


Dans cette dynamique de changement, il y a un large champ de méconnaissance auquel nous avons consacré notre travail : répertorier et diffuser les nombreuses initiatives et expérimentations qui voient le jour dans les petites villes et villages en France qui sont des témoignages d’un nouveau dynamisme dans les territoires. Et surtout, nous avons choisi d'accompagner dans cette dynamique les communes de la Vallée de la Save en tant que "territoire pilote".

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