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  • R. Raj

La pandémie marque l'histoire par un avant et un après - Troisième partie

Réfléchir sur l’après-covid-19 : le monde ne sera pas le même…


Les observations satellites montrent de fortes diminutions des émissions de GES en Chine et en Italie du Nord du fait de la réduction des activités industrielles et de la circulation. Au cours du mois de février, les émissions chinoises de dioxyde de carbone ont chuté de 25%, soit 200 millions de tonnes, comparées à la même période en 2019, selon le Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA). Cette baisse est équivalente aux émissions annuelles de CO2 de l'Argentine, de l'Égypte ou du Vietnam. Selon les experts, la mortalité due au Covid-19 en Chine sera inférieure à celle évitée par la baisse de la pollution atmosphérique, estimée à environ 1,1 million de morts chaque année.


À Paris, on observe une nette amélioration de la qualité de l'air, selon un premier bilan d'Airparif. Sur la semaine du 16 au 20 mars, comparé à d'autres mois de mars, l'association de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France a ainsi relevé « une amélioration de la qualité de l'air de l'ordre de 20 à 30% dans l'agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60% pour les oxydes d'azote ». « Malgré une augmentation du chauffage résidentiel, cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien », avec la mise en place du confinement.


La nature reprenait ses droits au centre-ville de Muret, au sud de Toulouse.

(©Capture d’écran / facebook)


Avec la baisse des GES, le climat revient à la normale ainsi que l’ensemble des conditions de vie sur la planète. Si cette pandémie apparaît comme une bénédiction pour l’environnement, d'un point de vue économique, c’est un cauchemar. Les pays s’endettent à des niveaux sans précédent depuis la deuxième guerre mondiale, pour soutenir les familles et entreprises à l’arrêt ; le spectre de la récession plane et relancer l’activité économique devient urgent : sans reprise de la croissance et de l’emploi c’est l’effondrement.


Soit, mais quel type de croissance ? L’accélération ? Ou de nouvelles voies, des voies plus « vertes » ?

Aurons-nous tiré des leçons de cette crise… pour revoir la stratégie énergétique nationale et accélérer le processus d’affranchissement progressif de la dépendance aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables ?


L’opportunité de donner des milliards de dollars pour aider à quitter le secteur des combustibles fossiles, lutter contre les changements climatiques et mettre en place les types d’investissements qui correspondent aux engagements que les gouvernements ont pris, pour des changements majeurs tant économiques que sociétaux…

Une économie construite collectivement, grâce à la contribution du secteur privé au maintien des biens publics, au bien commun…

Ce pourrait être le moment rêvé pour engager un virage déterminant vers un nouveau modèle économique et une nouvelle gouvernance !


Est-ce que la crise sanitaire actuelle nous pousse à nous interroger sur nos manières de consommer et nos organisations de travail?


L’effet papillon néfaste de la globalisation favorise le local


La crise sanitaire et économique qui frappe actuellement le monde, à cause de la pandémie du Covid-19, met en évidence plusieurs des vulnérabilités de la mondialisation des marchés si impérativement instauré depuis les années 70 (croissance, mondialisation des marchés, performance économique – monopolisant l’essentiel de nos énergies vitales). En quelques semaines les institutions ont été mises à genoux, les systèmes de production mis à l’arrêt et la vie quotidienne des citoyens complètement perturbée par le confinement, l’angoisse et l’incertitude…

Plus le monde est connecté, plus il devient interdépendant. C’est le revers de la médaille, l’effet papillon de la mondialisation qui, s’il n’est pas corrigé, signifie inévitablement que nous allons être confrontés à des risques systémiques croissants et de plus en plus dangereux.


« Le choc du coronavirus est en train de pulvériser des croyances très enracinées. » Plusieurs de nos certitudes sont mises à mal. La posture à prendre ne sera pas de tenter de les rétablir mais de chercher à fonder les bases de nouvelles certitudes pour les temps présents et à venir. Hubert Védrine


Tout cela a contribué à rediriger les regards et la valorisation vers « la production nationale », vers « les agriculteurs », et nous voyons surgir des plaidoyers pour un retour aux économies nationales, ainsi qu’une montée en puissance des mérites du développement local et régional.


«Vous, agriculteurs, êtes le maillon essentiel, le premier maillon de la chaîne alimentaire. Sans vous, sans votre travail quotidien, dans les champs, dans vos fermes, aucune matière première, aucun produit transformé, aucun aliment, ni animal, ni végétal, ne peut parvenir dans nos assiettes.» Message élogieux de Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture


«Cette crise peut amener à prendre conscience qu'à l'échelle nationale, ou européenne à la limite, nous avons besoin d'être autosuffisant. Peut-être qu'à l'avenir, il y aura une prise de conscience et une harmonisation des règles. Les gens se rendent compte de l'importance de notre métier. Mais surtout d'avoir une agriculture française et locale.» Charles Sylvain, éleveur ovin


Il devient désormais logique de prendre l’objectif d’innover et de produire local (municipalité, région, pays) au nom d’une souveraineté, d’une autosuffisance alimentaire favorisant l’agriculture paysanne ajoutée à l’agriculture conventionnelle, circuits courts, commerces de proximité, achat local, valorisation des systèmes productifs locaux, synergie des partenaires publics et privés au sein des communautés, sentiment d’appartenance, etc. Autant de notions plus ou moins considérées marginales par rapport à la « vraie économie» qui occuperont peut-être une place plus noble dans la définition de l’économie post-pandémie, ce qui soumet les devoirs fondamentaux des responsabilités collectives associées à l’épanouissement des peuples.

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